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dimanche 17 février 2013

Pourra-t-on enrayer la dérive du foot-business ?

Taxe Tobin... sur les activités sportives ?

Ainsi elles seraient (les activités "dites sportives") assimilables aux dérives du monde de la finance ? 

A lire dans le Monde...




Il y a onze ans, un accord politique informel était passé entre la FIFA, l'UEFA et la Commission européenne. Avec, pour objectif, de refondre le système des transferts pour le réguler. Plusieurs buts étaient alors poursuivis : mettre fin aux indemnités de transferts exorbitantes, assurer un minimum de stabilité contractuelle et développer une solidarité financière entre les clubs afin de promouvoir un meilleur équilibre compétitif au sein des compétitions. En clair, que l'Europe du football ne tende pas vers un système de ligue fermée implicite où les mêmes équipes, les plus riches évidemment, dominent systématiquement. Force est de constater que ces objectifs poursuivis n'ont jamais été atteints, loin de là.

La préoccupation de la Commission européenne est limpide. Selon l'étude, "l'évolution du marché des transferts affecte l'équité des compétitions sportives et remet en cause la nécessaire incertitude des résultats. Ceux-ci doivent être pour l'essentiel le reflet des accomplissements sportifs indépendamment des moyens financiers. C'est donc l'essence même du sport qui est en jeu. Les règles en matière de transfert ne parviennent pas à lutter efficacement contre les déséquilibres compétitifs puisqu'il existe un lien très fort entre les dépenses en matière de transfert et les résultats sportifs, en particulier depuis 2001. "

UNE "TAXE TOBIN" SUR LES TRANSFERTS

Face à ce constat, l'étude préconise plusieurs recommandations. Elle soutient, en premier lieu, le fair-play financier mis en œuvre par l'UEFA ainsi que la possibilité de limiter le nombre de joueurs par club.

Mais l'étude va plus loin. Elle propose de créer une redevance sur les indemnités de transfert dépassant un certain montant. Le montant de cette sorte de "taxe Tobin" alimenterait une caisse destinée à améliorer la redistribution entre les clubs les plus fortunés et ceux plus démunis financièrement dans le but de rétablir un certain équilibre compétitif. Elle prévoit également d'améliorer la redistribution des indemnités de solidarité entre les clubs les plus fortunés et les autres (lors d'un transfert, le club acquéreur doit verser une indemnité au club de formation) afin d'assurer la formation des jeunes footballeurs. Or, aujourd'hui, ce mécanisme de solidarité n'excède pas 2%. "Un chiffre insuffisant pour répondre efficacement aux objectifs d'une compétition juste et équilibrée."

L'étude propose d'augmenter cette indemnité de "5 à 8 %" pour chaque transfert et de la faire transiter par l'intermédiaire d'un circuit financier réglementé et transparent. Autre mesure préconisée : limiter l'indemnité de transfert si un joueur vient à signer un nouveau contrat avec son club actuel. L'indemnité pourrait ainsi être plafonnée à 70% du salaire total du joueur sur l'ensemble de son contrat. Les prolongations de contrat seulement destinées à générer des indemnités de transfert seraient ainsi fortement limitées.

En dernier lieu, l'étude s'intéresse à ces joueurs devenus propriété de tiers. Une pratique, répandue en Amérique du Sud, qui tend à percer en Europe, et qui consiste à acquérir des droits sur les futures indemnités de transfert du joueur en question. Selon l'étude, cette pratique ne respecte pas forcément la liberté des joueurs et peut nuire à l'intégrité des compétitions ("Qu'en est-il si un investisseur possède à la fois un club et des droits sur des joueurs qui vont affronter ce même club ?") et accentue la "spéculation à la hausse sur les indemnités de transfert". Prudente sur ce point, l'étude propose qu'"étant donné les multiples implications politiques de ce débat –éthique, financière et sportive- il est important que des discussions et une large consultation aient lieu avec l'ensemble des parties prenantes " dans le but final de réglementer cette pratique et " de légitimer les mesures de restriction en termes d'investissements au regard des spécificités de l'activité sportive."

VERS UN NOUVEAU CADRE REGLEMENTAIRE

Cette étude est un premier pas vers l'élaboration "d'un nouveau cadre réglementaire" souhaité à l'échelle européenne, partant du constat que l'accord informel de 2001 n'a pas permis de réguler suffisamment le marché juteux et trop libéral des transferts.
D'ailleurs l'agenda politico-sportif de l'Union Européenne prévoit de s'intéresser, en 2013, à la problématique des agents de joueurs, à la mécanique des transferts et à leurs éventuelles dérives. Nul doute que cette étude pourrait pousser la FIFA et l'UEFA à modifier son cadre réglementaire. Même si le principal obstacle à l'édification d'un cadre contraignant reste le risque de dissuader les puissances financières d'investir dans le sport.

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