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vendredi 23 novembre 2012

OL Land: lettre ouverte aux conseillers généraux















Mesdames, Messieurs, les conseillers généraux,

Le président du conseil général soumettra très prochainement à votre vote, l’adoption d’une garantie d’emprunt pour la construction du « Stade des Lumières ». Comme les opposants le répètent sans cesse depuis l’origine du projet, la Foncière du Montout filiale de l’Olympique Lyonnais n’a pas les moyens de financer le grand stade de Décines, curieusement elle s’en remet à vous !

Des finances fragiles, un plan de financement peu crédible, une confiance perdue par les investisseurs

Ce projet pouvait paraître acceptable quand le Groupe Olympique Lyonnais a été introduit en bourse, il a pu alors bénéficier d’un apport financier crédible, donnant confiance. Il était alors champion de France depuis plusieurs années, jouait chaque année la ligue des champions et touchait des droits de télévision importants. Ce n’est plus le cas aujourd’hui :
  • le chiffre d’affaires de l’OL est en constante baisse depuis 2007 (-30%) et il va encore baisser cette saison 
  • les comptes de l’OL publiés au 30 juin 2012 font apparaître un déficit de 28 M€ pour la saison 2011/2012, qui s’ajoute aux 63 M€ de déficit des 2 années antérieures, un nouveau déficit est attendu cette année 
  • l’argent de l’introduction en bourse a été dépensé et sa trésorerie est négative de 15 M€ 
  • l’OL n’est plus champion de France et ne participe plus à la ligue des champions, 
  • les joueurs achetés au prix fort ont perdu une grande partie de leur valeur et sont difficiles à revendre 
  • l’action qui cotait 24 € lors de son introduction en bourse a vu sa valeur divisée par 8 (2,95 € le 20/11/12)
La conséquence est claire : l’OL n’arrive pas à convaincre les banques de financer son stade ! D’ailleurs ni ses actionnaires, ni ses fameux 900 parrains du Grand Stade ne sont prêts à mettre la main à la poche.
Le dernier plan de financement fait apparaître un « apport personnel faible » (120M€) par rapport au montant total
des emprunts. D’ailleurs, l’origine de cet « apport personnel » mériterait d’être explicitée sachant que 20M€ ont déjà
été attribués par l’Etat dans le cadre des projets grands stades pour l’Euro 2016 . Les difficultés d’établir un plan de
financement sautent aux yeux, le « naming » tant vanté a disparu, les emprunts représentent 70% du financement,
d’où la réticence des banques et cette curieuse demande de la Foncière du Montout pour leur redonner confiance (en
gros en cas de problème, le CGR en paiera une partie, ce qui soulagera la FM d’autant). On peut s’interroger :La
FM a-t-elle les capacités de remboursement de tels emprunts, quel est ce plan de remboursement ?

Dans ses conditions, aucune banque, aucun organisme financier n’est prêt à prendre des risques si bien identifiés. 

En effet la probabilité d’occurrence du non-remboursement des obligataires est élevée. Il est à craindre que les 40M€ objets de cette garantie ne puissent être remboursés selon les conditions de l’emprunt. Une solution miracle s’offre alors à la foncière du Montout, faire prendre le risque aux collectivités publiques dont elle connaît l’oreille attentive. Ce sera au Conseil Général de rembourser l’emprunt obligataire, en somme encore une manière de faire financer un projet privé par les contribuables. Le risque est alors supporté par les contribuables, ce qui n’est pas acceptable !




Le CGR en action, des risques non identifiés, des finances mal en point, de la désinformation !

Pour justifier un vote favorable Monsieur Mercier s’appuie sur l’article 2 de la loi n° 2011-617 ainsi que sur la déclaration d’intérêt général du dit stade. La DIG est un acte éminemment politique, qui ne peut convaincre un citoyen averti qu’un stade de foot privé coté en bourse puisse être d’intérêt général. Je rappelle que l’arrêté ministériel déclarant le stade de l’OL d’intérêt général fait actuellement l’objet d’un recours en appel devant les tribunaux compétents.

D’autre part cet arsenal juridique, n’est pas la porte ouverte à des financements irresponsables, de telle sorte que le dit « intérêt général » disparaisse devant l’importance de l’argent public dépensé, les inconvénients devenant plus importants que les avantages.

Il est d’ailleurs curieux de constater que Monsieur Mercier a parfaitement identifié les risques juridiques, mais ne fait aucune analyse des risques financiers et de la probabilité d’occurrence d’un tel risque, c’est à dire le remboursement par les contribuables des obligataires. Pour lui, ce n’est pas un risque, l’argent public est disponible et les citoyens toujours prêts à payer. Une telle légèreté ( ?) n’est pas digne d’un représentant de la nation occupant un tel poste, cela discrédite une fois de plus le monde politique déjà bien ridicule par ailleurs.

Pour donner un semblant de dimension sociale au projet Monsieur Mercier en remet une couche sur les emplois. 2000 emplois créés pour la construction, ce chiffre fantaisiste n’a cessé de progresser, au fil des enquêtes publiques, mieux dans le dernier numéro de Décines magazine le maire de Décines a écrit que cela créerait 2500 emplois. Les projets inutiles créent évidemment des emplois, leur destruction également ! (Cf Parking de Valmeinier en Savoie,
actuellement en cours de démolition) Ces chiffres n’ont jamais fait l’objet d’une analyse sérieuse par objet construit et par nombre d’emplois par fonction . Il semble bien là encore que l’on additionne, « à la louche », tous les emplois nécessaires au projet OLLAND ainsi qu’à la construction des accès. Cette absence de transparence sur un tel projet n’est pas acceptable, pire c’est de la désinformation.

Concernant les emplois de fonctionnement, là encore, ils sont comptabilisés pour l’ensemble du projet OL Land, dont l'OL gonfle les chiffres depuis l'origine. Si l'on ne retenait que les emplois de la SASP Olympique Lyonnais, ils existent déjà à 90 %. Le projet décinois n'est en effet qu'un transfert, mais pas une création d'activité. Il n'y a donc que très peu de créations d'emplois (20 à 70 selon nos estimations) 50 emplois de l’avis même des commissaires
enquêteurs, que l’on ne peut soupçonner d’être contre le projet.

Quant aux transports, là encore Monsieur Mercier ment. On peut estimer que 90% de l’investissement est dédié uniquement aux accès du stade (Débranchement de T3, liaison Eurexpo stade, aménagement de l’échangeur N°7 entrant dans le stade, parking des Panettes dont seule une faible partie sera ouverte au public en dehors des matchs) seul le prolongement de la rue Elysée Reclus servira quotidiennement aux habitants de l’Est lyonnais.

A noter que le coût social est important, les expropriations à bas coût détruisent à jamais non seulement l’emploi des paysans et maraîchers mais aussi toute leur vie. Cette injustice dont l’objectif final est de satisfaire des intérêts privés au moindre coût est insupportable et déshonore là encore le monde politique.

L’impact écologique est énorme: artificialisation de 150ha de terres agricoles, importation de nuisances sur l’est lyonnais (priorité au tout routier, création d’immenses parkings, circulation augmentée, pollution automobile, nuisances sonores, et incivilités...)

Les finances du conseil général sont elle-même exsangues :
  • l’augmentation de ses dépenses sociales est incontrôlée 
  • le coût de la construction du Musée des Confluences a déjà été multiplié par plus de 4 (plus de 300 millions d’euros TTC au lieu de 70 !). Son exploitation ajoutera une trentaine de millions d’euros de déficit chaqueannée, 
  • 450 millions d’euros de prêts toxiques ont été contractés, on n'en connaît toujours pas l’issue ! 
  • Pour faire face à ses dépenses incontrôlées, il est annoncé que les impôts locaux augmenteront de 16 à 20% en 2013.


Une France endettée, des citoyens inquiets, des politiques discrédités...

Tout le monde politique s’accorde sur la nécessité de réduire fortement les dépenses publiques, afin de réduire la dette de la France. Le gouvernement cherche à économiser Euros par Euros, s’interroge sur l’augmentation inconsidérée des dépenses des collectivités locales mais continuerait à dépenser sans compter pour le succès du « foot business ». 20M€ sont accordés par l’Etat à la Foncière du Montout, 170M€ par les collectivités, pour les accès dédiés, et une forte probabilité de rajouter 40M€. Le montant des dépenses d’argent public s’élèverait donc à 230M€. Il faut également revoir à la hausse, le chiffre plus réaliste de 400M€ des opposants qui passerait à 460M€. A ce montant il faut rajouter 8M€ pour les réseaux (eau potable, assainissement, eaux de ruissellement..), non mentionné par M.Mercier.

Or ce projet nous a toujours été présenté lors des différentes enquêtes publiques, comme un projet financé uniquement par le privé, financement que les commissaires enquêteurs n’ont pas manqué de souligner afin de justifier leurs avis favorables. On nous aurait donc menti ! 

En cette période d’urgence sociale, de pauvreté croissante, de chômage, cette débauche d’argent public est scandaleuse, plus scandaleux encore est l’instrumentalisation qui est faite de la création d’emplois, afin de tenter de justifier les dépenses colossales du projet. En tant que citoyen attentif aux évènements politiques, je ne peux que m’interroger sur le manque de cohérence des décisions de nos élus, et partager l’inquiétude de nombreux citoyens dont la confiance aux élus de la nation s’est fortement érodée.

Conclusions

Avant de voter examinez bien les risques !
  • Risques juridiques 
  • Risques financiers pour lesquels monsieur Mercier ne vous a pas informé et qui après analyse sont presque des risques avérés. 
  • Risques électoraux et démocratiques: une grande majorité de citoyens ne comprendra pas une telle attitude, vous serez sanctionné lors des prochaines élections, pire le discrédit sur la classe politique favorisera l’absentéisme et le vote pour les extrêmes.
Après examen de ces risques, la conclusion s’imposera alors, conscient de l’intérêt général vous ne voterez pas le texte proposé !


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